4 Mayıs 2010 Salı

Platini'nin gözünden Fransız futbolu


Michel Platini'nin, Fransız futbolunun "kült" ismi olduğunu bilmek için Fransız futbolunun her anını yakından takip etmek şart değil. Aslında, UEFA'nın 1 numaralı isminin Fransa futbolu üzerine ilginç yorumlarını içeren bu söyleşi Le Monde'da geçen Perşembe yayımlandı ve ben aradan geçen süre içinde yazıyı çevirip buraya koymayı düşündüğümden bu kadar gecikti. Neticede yazıyı çeviremedim ama koymadan da edemedim ve aşağıya kopyaladım.

Esasen çok farklı tespitler içeren, dobra bir söyleşi olmuş. "Fransız kulüpleri de milli takım da hayal görmesin!" başlığını taşıyan söyleşide bir husus özellikle altının çizilmesini hak ediyor. Röportajı yapan kişi Lyon Başkanı Aulas'ın, İzlanda'daki volkan olayının ardından Münih'teki Bayern maçının ertelenmemesinden dolayı UEFA'yı suçladığını ve elenmelerini buna bağladığını söylüyor. Barcelona'dan asla böyle bir yakınma gelmediğini, Lyon'un yolculuğunun sadece 5-6 saat sürdüğünü ve aynı dönemde 35 saat yolculuk yapan Fransa Hentbol Milli Takımı'nın ağlamadığını söyleyen Platini'nin ayarı şahane: "Gerland'da da otelden otobüs yolculuğu yapmak zor geldiği için mi 3-0 yenildiler?"

Bir an için düşünün... Bu ülkede Şenes Erzik'e nasıl sallanıyordu zamanında. Ah o da Ali ŞEn'e böyle bir cevap verebilseydi keşke:)

La sévère défaite de Lyon (3-0) face au Bayern Munich, mardi 27 avril, en demi-finale de la Ligue des champions le confirme, le titre européen reste hors de portée des clubs français. Le patron de l'Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, estime que les raisons ne sont pas seulement financières.



A l'exception de l'Olympique de Marseille, en 1993, aucun club français n'a remporté la Ligue des champions. Qu'est-ce qui leur manque ?


C'est une longue histoire. En soixante ans, seulement quatre équipes françaises sont allées en finale, Reims, Saint-Etienne, l'OM et Monaco, contre vingt ou trente clubs italiens. Le football français a des dizaines d'années de retard, même s'il commence à les combler un peu. C'est un problème aussi vieux que le football européen.


Après la demi-finale aller perdue à Munich (1-0), le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, vous a reproché d'avoir commis "une grosse erreur" en ne reportant pas le match alors que le trafic aérien était paralysé par l'éruption volcanique en Islande…


Si je ne fais que des grosses erreurs comme ça dans ma vie, je serai très heureux. Il faut dire que j'ai passé beaucoup, beaucoup de temps en bus quand j'étais footballeur. Faire un peu de bus, ça fait du bien, ça soude une équipe ! Je n'ai pas entendu le Barça se plaindre. Si les Lyonnais ont perdu à Gerland, ça veut dire qu'ils ont fait un long voyage entre l'hôtel et le stade? J'ai entendu dire qu'il y avait dix heures de bus . J'ai regardé sur Mappy : il y avait cinq ou six heures. Ce n'est tout de même pas de ma faute s'il y a eu une éruption. Avec la grippe A, on avait pris des mesures pour jouer tous les matches. Ce n'est pas comme en championnat, avec la Coupe d'Europe, on ne peut pas reporter les matches. La finale est dans deux semaines, il fallait bien jouer les demi-finales. Les handballeurs français étaient en Islande. Ils ont fait 35 heures de bus [après avoir rejoint la Norvège en avion]. Je ne les ai pas entendus pleurer. Vous me direz que ce sont des handballeurs, pas des présidents de club. Mais les joueurs, on ne les a pas entendus se plaindre. Aulas, on le connaît.


Les clubs français se plaignent d'être défavorisés dans la compétition économique et de ne pas pouvoir retenir leurs meilleurs joueurs…


Si les joueurs partent de France, ce n'est pas seulement pour des raisons d'argent. Moi, quand j'étais à Saint-Etienne, je n'ai rien gagné. A la Juve, j'ai tout gagné. Aujourd'hui, l'histoire du football européen de club n'est pas en France. L'histoire de l'équipe nationale, en revanche, redevient une histoire française: elle a commencé en 1984 avec l'Euro et a abouti aux victoires de 1998 et 2000. Le football de club n'est pas fondé sur la nationalité mais sur le droit du travail et la libre circulation des joueurs. Les footballeurs vont là où il y a du travail. Et pour des motivations pas seulement pécuniaires mais aussi culturelles. Ce n'est pas la même chose de jouer au Real qu'à Guingamp, ou à Manchester qu'à Nancy. L'histoire de ces clubs fait rêver.


Les équipes françaises affirment aussi qu'elles sont handicapées par l'absence de stades dignes de ce nom.

Dignes de quoi? Ils sont plus beaux que les stades à Malte, en Suisse ou en Autriche ! Les présidents de club veulent toujours plus de recettes. Il y a une surenchère avec les droits télé et maintenant les paris. Car celui qui a le plus d'argent peut acheter les meilleurs joueurs. Notre rôle est de réguler tout ça et de faire en sorte qu'on ne fasse pas n'importe quoi. J'ai été confronté à ce problème avec des propriétaires américains de clubs anglais. Ils nous disent: "On est en déficit, il faut changer les règles du football pour avoir plus de recettes." On ne peut pas continuer comme ça. La situation financière de certains clubs est inquiétante. C'est pour ça que nous voulons imposer le fair-play financier. Aujourd'hui, toute la famille du foot est d'accord pour nous suivre. Nous l'appliquerons dès la saison 2012-2013. Le principe est simple: ne pas dépenser plus d'argent qu'on n'en génère. Et nous mettrons en place des sanctions disciplinaires.


Une nouvelle affaire, de mœurs cette fois, frappe l'équipe de France. Les footballeurs sont-ils encore des modèles ?


Ils devraient l'être. On ne juge pas les footballeurs sur la façon dont ils se tiennent à table, mais sur la façon dont ils jouent au football ; même si on aimerait qu'ils se tiennent bien à table aussi. Quand on est gamin, on rêve d'être footballeur. C'est pourquoi les joueurs devraient avoir un comportement exemplaire, et les clubs les y aider. Car on ne peut pas aller se vendre pour des contrats publicitaires sans avoir des devoirs moraux vis-à-vis de la jeunesse.


Ce n'est pas ce genre d'affaire qui va restaurer la côte de popularité des Bleus, qui sont sifflés à chacune de leur sortie en France. Comment expliquez-vous cette rupture avec le public ?


Le public attend d'avoir une belle équipe. La France a vécu des grands moments ces dix dernières années avec une équipe qui gagnait, avec de bons joueurs, une grande génération. Aujourd'hui, ils sont peut-être un peu moins bons. Mais au lieu de les affliger davantage, il faut les aider à être meilleurs. Le public conditionne les joueurs. La France a rarement bien joué, ces derniers temps, c'est vrai, mais peut-être qu'elle se révélera à la Coupe du monde.


Vous pensez sincèrement que les Bleus peuvent faire bonne figure au Mondial ?


C'est une autre aventure, la Coupe du monde. Ça n'a rien à voir avec les qualifications. On repart à zéro. Je me souviens qu'en 2000 les Bleus se sont qualifiés grâce à une contre-performance de la Russie et ensuite ils ont été champions d'Europe. Les joueurs vont être bien, ils vont se préparer. Et tous les joueurs qui n'ont pas été bons dans l'année, qui se sont reposés, c'est bien connu, ils seront bons pendant la Coupe du monde. Vu le nombre de joueurs qui se sont reposés durant l'année, l'équipe de France va être très forte au Mondial ! L'équipe de France est une bonne équipe mais ce n'est pas la meilleure du monde. Maintenant, il faut qu'elle fasse un peu rêver ses supporteurs.


"Laurent Blanc serait un très bon choix"


Pour Michel Platini, la Fédération française de football (FFF) a eu raison de décider de nommer le successeur de Raymond Domenech à la tête des Bleus avant le Mondial. "C'est bien que la transition se passe en douceur. Ça ne perturbera ni les joueurs ni Raymond. Au contraire, les joueurs voudront faire bonne impression auprès du nouveau sélectionneur ! Mais ça dépendra aussi du sélectionneur qui va être choisi", estime le patron de l'UEFA.


Le nom de Laurent Blanc, l'entraîneur de Bordeaux, revient régulièrement. "Laurent Blanc, ce serait un très bon choix. Mais c'est le conseil fédéral qui choisira, pas moi, estime Michel Platini. Celui qui aura de très bons joueurs sera un très bon sélectionneur. Le métier de sélectionneur n'est pas facile. Il appartient à toute la France, il doit gagner les matches et il ne peut pas travailler avec les joueurs sauf en Coupe du monde où il est avec eux pendant un mois."
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